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Il est des mots que j’aime 

 

Il est des mots que j’aime et que je me répète

Pour leurs sonorités au cliquetis plaisant.

Il en est qu’on déclame en se dépaysant

Du haut d’un promontoire, ô verbe qui tempête !

 

Il en est de curieux qu’on voit à la lunette

Et dont l’étrangeté tient du choc bienfaisant.

Il en est un surtout que je sais apaisant

Quant aux mœurs adoucies : le vocable épinette.

 

Car il ne pique point et s’assortit de sens

Qui vont de l’instrument au vin, à la vinette.

Il y en a de chantants, comme le mot rainette.

 

Certains autres vivent de leur luminescence.

Par-dessus tout pourtant, c’est la coquecigrue

Que je porte en mon cœur pour son coq et sa grue.

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