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François Debuiche
Il est des mots que j’aime
Il est des mots que j’aime et que je me répète
Pour leurs sonorités au cliquetis plaisant.
Il en est qu’on déclame en se dépaysant
Du haut d’un promontoire, ô verbe qui tempête !
Il en est de curieux qu’on voit à la lunette
Et dont l’étrangeté tient du choc bienfaisant.
Il en est un surtout que je sais apaisant
Quant aux mœurs adoucies : le vocable épinette.
Car il ne pique point et s’assortit de sens
Qui vont de l’instrument au vin, à la vinette.
Il y en a de chantants, comme le mot rainette.
Certains autres vivent de leur luminescence.
Par-dessus tout pourtant, c’est la coquecigrue
Que je porte en mon cœur pour son coq et sa grue.
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