François Debuiche
Mais le tapis de fleurs
Mais le tapis de fleurs
et les fleurs du tapis
ont tout de différent.
Sur l’un le soleil danse
à travers le rideau et c’est un grand dépit
qu’illuminant sa trame,
il ne réveille en elle
un pétale endormi ;
sur l’autre la nature
agite un ostensoir de calice et d’ombelle
à chaque renouveau
et, mis en filature par le vent qui le suit,
le parfum s’en exhale dans les vallées de l’air.
Qui n’en connaît l’extase éphémère et cachée ?
Le monde est une malle ne s’ouvrant
qu’à demi ;
ses motifs, à la base,
requièrent un Regard
soulevant le tapis,
telle qu'une lourde jupe
aux fleurs déteintes…
Pour les voir, approchez :
dans l’ombre,
ils sont tapis !